Des scientifiques intrigués par un crâne non-humain encastré dans une paroi de grotte
Par Futurism .Publié le
2025/09/07 07:44
Des scientifiques pensent être sur le point de résoudre un ancien mystère impliquant un étrange crâne d'hominidé, qui n'est ni celui d'un Néandertalien ni celui d'un humain moderne. Ce crâne a été découvert fondu dans la paroi d'une grotte — avec une stalagmite en saillie sur le dessus, pour parfaire le tableau lugubre — en Macédoine grecque.
Dans une nouvelle étude publiée dans le Journal of of Human Evolution, des chercheurs de l'Institut de Paléontologie Humaine (IPH) de France affirment avoir réussi à dater le « crâne de Petralona », nommé d'après le système de grottes où ce mystérieux crâne, à l'apparence presque cornue, a été découvert il y a quelque 65 ans.
Comme l'explique le magazine Archaeology, ce bizarre "caboche" non-humaine a fasciné et frustré les scientifiques depuis sa découverte en 1960 par un villageois de la ville portuaire voisine de Thessalonique. Le crâne a été trouvé sans sa mâchoire inférieure et incrusté de calcite minérale.
Pendant des décennies, les chercheurs ont vivement débattu de l'âge du crâne dans l'espoir de déterminer à quel genre d'Homo il appartenait. En effet, il ne ressemble à aucun autre crâne d'hominidé connu. Avec des scientifiques affirmant au fil des ans que le crâne avait entre 170 000 et 700 000 ans, selon diverses techniques de datation, il a fallu s'appuyer sur la meilleure technologie et les meilleures hypothèses de l'époque pour tenter de déterminer sa datation — et surtout, à quelle créature il appartenait.
Dans cette nouvelle étude, l'équipe de l'IPH, dirigée par l'archéologue Christophe Falguères, a utilisé une technique remarquablement simple pour offrir un cadre temporel plus précis pour le crâne de Petralona. En utilisant des échantillons de calcite directement prélevés sur le crâne lui-même et sur les dépôts environnants, les chercheurs ont eu recours à une technique connue sous le nom de datation par la série de l'uranium. Cette méthode mesure le taux de décomposition des isotopes de l'uranium qui se transforment en thorium au fil du temps.
Dans les environnements extérieurs typiques, comme l'explique Archaeology Magazine, l'uranium est abondant, ce qui rend la technique de datation inutilisable pour la plupart des matériaux. Cependant, les grottes sont différentes : en tant que système fermé, l'eau circule à travers les roches avant de s'évaporer, laissant derrière elle des dépôts de calcite riches en uranium dont les sous-produits de thorium peuvent finalement être datés à l'aide de cette technique de datation radiométrique très précise.
En utilisant cette méthodologie, Falguères et son équipe ont déterminé que les dépôts de calcite sur le crâne ont commencé à se former il y a au moins 286 000 ans, avec une marge d'erreur d'environ 9 000 ans. En fin de compte, les paléontologues français ont établi que l'âge du crâne pourrait se situer entre 277 000 et 539 000 ans, le plaçant ainsi en plein milieu du Pléistocène moyen, qui s'est déroulé il y a entre 773 000 et 126 000 ans.
Dans une interview accordée à Live Science à propos de la recherche, le co-auteur de l'article, Chris Stringer du Musée d'histoire naturelle de Londres, a déclaré que la nouvelle fourchette d'âge pour le crâne de Petralona suggère une « persistance et une coexistence de cette population aux côtés de la lignée néandertalienne en évolution durant le Pléistocène moyen plus tardif en Europe ».
Bien que ce ne soit certainement pas la première fois que nous voyons des preuves de la coexistence (et de l'hybridation) d'humains modernes et d'autres hominidés, y compris les Néandertaliens, ces nouvelles dates pour le crâne de Petralona offrent une compréhension plus détaillée de notre passé préhistorique.
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