6 COMPLIMENTS À BANNIR: Ces phrases que les psychologues supplient les parents et grands-parents d'éviter
Par Ashley Broadwater .Publié le
2025/09/27 16:20
Dans leur quête pour renforcer l'estime de soi de leurs enfants et petits-enfants, les parents et grands-parents utilisent souvent des phrases d'encouragement qui, bien qu'innocentes en apparence, recèlent des pièges psychologiques susceptibles d'entraver le développement et la construction identitaire de l'enfant.
La Dr. Robyn Koslowitz, psychologue clinicienne pour enfants et auteure de Post-Traumatic Parenting, met en garde contre six types de louanges courantes qui devraient être immédiatement écartées de notre vocabulaire.
La Dr. Koslowitz qualifie ces expressions de « germes enrobés de sucre », expliquant : « Les compliments sont censés faire en sorte que les enfants se sentent vus et valorisés, mais beaucoup de ceux que j'entends dans mon travail produisent l'effet inverse. » Ces phrases sèment souvent la confusion chez les enfants, les mettent sous pression ou érodent subtilement leur sens de l'identité.
Voici les six compliments que les professionnels de la psychologie vous demandent instamment d'éviter, ainsi que les raisons de leur nocivité :
1. « Tu es tellement intelligent(e) / un(e) génie ! » (You are so smart.)
Le danger insidieux : Cette phrase renforce ce que l'on appelle « l'état d’esprit fixe » (Fixed Mindset).
Lorsque l'enfant est loué pour être « naturellement doué », il intègre l'idée que la validation et l'approbation ne s'obtiennent que par une performance sans effort. Conséquences :
L'enfant évite les tâches complexes ou difficiles par peur de l'échec qui menacerait son étiquette de « personne intelligente ».
Il cesse de prendre des risques ou de faire des efforts, car il croit que ses qualités sont immuables.
L'alternative constructive : Complimenter l'effort et le processus, par exemple : « J'ai vu à quel point tu as travaillé dur pour y arriver ! »
2. « Tu es si jolie / charmante. » (You’re so pretty.)
Le danger insidieux : Cette louange relie la valeur de l'enfant à un trait qu'il n'a ni gagné ni ne peut contrôler.
Bien que réconfortante à l'instant, cette phrase peut rapidement devenir « étouffante ». Elle enseigne aux enfants (particulièrement aux filles) que leur importance et leur statut sont liés à leur apparence physique.
Cela n'établit pas une véritable confiance en soi.
Cela conduit à une équation dangereuse : être aimable équivaut à être attrayant.
L'avertissement s'applique également aux phrases comme : « Tes cheveux sont parfaits » ou « Tu feras des ravages plus tard ».
3. « Tu es magnifique dans cette robe. Heureusement que tu n'as pas hérité du métabolisme de ta mère ! » (A Backhanded Compliment)
Le danger insidieux : Cela crée une « confusion de loyauté » et force l'enfant à gérer les émotions des adultes.
Les compliments qui incluent une pique ou une comparaison négative avec un autre membre de la famille (le père ou la mère) mettent l'enfant dans une position intenable.
L'enfant est tiraillé entre accepter l'éloge et défendre le parent dénigré.
Cette situation émotionnellement complexe le contraint à gérer les sentiments des adultes, ce qui engendre souvent de la culpabilité et de l'insécurité.
4. « Tu ne me donnes jamais de problèmes. » (You never give me any trouble.)
Le danger insidieux : Cela conditionne l'enfant à supprimer ses propres besoins pour maintenir son rôle « idéal » au sein de la famille.
Des phrases comme « Tu es mon enfant le plus facile » ou « Tu es si calme » ressemblent à des éloges, mais elles encouragent l'enfant à réprimer ses émotions, ses besoins et ses désirs naturels pour rester dans le rôle de « l'enfant sage » qui ne dérange pas.
L'enfant en vient à croire qu'il doit être « parfait » pour être aimé et apprécié.
Ce mécanisme conduit à des schémas comportementaux malsains où l'enfant craint d'exprimer sa frustration ou sa tristesse légitimes.
5. « Tu es le/la seul(e) qui me comprenne vraiment. » (You are the only one who really understands me.)
Le danger insidieux : Cela impose à l'enfant une responsabilité émotionnelle excessive.
Bien que ces mots soient parfois prononcés par amour, cette phrase charge l'enfant d'un fardeau émotionnel lourd, lui faisant croire que son rôle est de réguler le système nerveux de l'adulte – c'est-à-dire de maintenir le parent calme, heureux ou stable émotionnellement.
Ce compliment attribue à l'enfant un rôle d'adulte qu'il n'est pas censé assumer.
L'objectif du parent ou du grand-parent doit être de prendre soin de l'enfant, et non de dépendre émotionnellement de lui.
6. « Tu es l'artiste / le sportif de la famille. » (You are the artist of the family.)
Le danger insidieux : Cela ferme l'identité de l'enfant et restreint son exploration.
Attribuer une « étiquette » ou un « titre » permanent à un enfant (qu'il s'agisse de son talent, de son intelligence ou de son apparence) l'enferme dans ce rôle.
Si l'enfant souhaite délaisser le dessin pour un sport, par exemple, il pourrait ressentir cela comme une « trahison » de son identité familiale.
Pour l'enfant, son identité devient une « performance » qu'il doit maintenir, ce qui rend l'exploration de nouvelles facettes de sa personnalité plus difficile.
Le compliment constructif : L'accent sur l'effort et le lien
La Dr. Koslowitz souligne que les meilleurs compliments sont ancrés dans le lien authentique et devraient cibler :
L'effort et la persévérance.
La gentillesse et la compassion.
La créativité et la résilience.
Ces éloges doivent éviter de placer l'enfant en compétition, de le contraindre à jouer un rôle, ou de le rendre responsable du bien-être des adultes. Ils doivent se concentrer sur l'action et le processus, et non sur une qualité statique.
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