Un professeur de médecine l'affirme : la mort est un processus réversible
Par Noor Al-Sibai .Publié le
2025/12/23 17:13
Décembre. 23, 2025
Un expert des expériences de mort imminente soutient que l'arrêt du cœur ne constitue plus nécessairement une fin absolue. Grâce aux interventions médicales contemporaines, il serait désormais possible de déjouer le trépas.
Dans un entretien accordé au "Telegraph", Sam Parnia, professeur associé de médecine au Langone Medical Center de l'Université de New York, fustige le retard considérable de l'industrie médicale dans sa compréhension des concepts de la mort et de l'agonie.
Selon le Dr Parnia, les recherches menées ces cinq dernières années — notamment au sein de son propre laboratoire à NYU — suggèrent que le cerveau humain demeure "récupérable" non seulement pendant des heures, mais potentiellement durant plusieurs jours après le décès clinique.
Une étude publiée l'an dernier par le Parnia Lab a notamment révélé que certains patients victimes d'un arrêt cardiaque conservaient des souvenirs de leur propre mort jusqu'à une heure après l'arrêt effectif de leur cœur. L'activité cérébrale enregistrée chez ces sujets corrobore ce phénomène. Pour 40 % d'entre eux, cette activité est revenue à la normale, ou s'en est approchée, après une heure de réanimation cardiopulmonaire (RCP).
S'appuyant sur d'autres travaux, dont une étude troublante de l'Université de Yale ayant permis de réactiver des cerveaux de porcs décapités 14 heures après leur mort, ce médecin "défieur de mort" affirme que l'idée d'une fin définitive n'est qu'une "simple convention sociale qui ne concorde pas avec les réalités scientifiques".
"Si nous nous affranchissons de cette étiquette sociale qui nous laisse croire que tout s'arrête, et que nous observons les faits objectivement, la mort est fondamentalement un processus de blessure", a confié Sam Parnia au Telegraph.
D'après son raisonnement, ce processus peut être inversé, non seulement par l'oxygénation par membrane extracorporelle (ECMO) — qui supplée le cœur et les poumons défaillants — mais aussi par des "cocktails" méditerranéens spécifiques ayant démontré leur efficacité dans le processus de résurrection lors d'études animales.
Le Dr Parnia a précisé au quotidien britannique que son équipe est, selon lui, la seule au monde à administrer ces fameux "cocktails RCP" (composés notamment d'épinéphrine, de métformine — un antidiabétique —, de vitamine C, de vasopressine et de sulbutiamine) aux patients en arrêt cardiaque dans l'espoir de les ramener à la vie.
À 52 ans, le praticien affiche une telle confiance qu'il n'hésite pas à évoquer sa propre condition : compte tenu de son âge et de son sexe, il estime probable d'être prochainement victime d'un arrêt cardiaque. Il refuse toutefois l'idée de succomber alors que des outils tels que l'ECMO et ces protocoles chimiques sont à sa disposition.
"Si je fais une crise cardiaque demain et que je meurs, pourquoi devrais-je le rester ?", interroge-t-il avec audace. "Ce n'est plus une fatalité désormais."
Bien entendu, la vision de Sam Parnia sur la réanimation post-mortem demeure intrinsèquement liée à la rapidité d'intervention. Mais si ses théories s'imposent, la mort pourrait ne plus être perçue comme l'ultime frontière, mais comme une condition réversible, tant dans ses instants immédiats que dans les heures qui suivent.
Notez ce sujet