Une étude brésilienne bouleverse la théorie du Linceul de Turin : L'empreinte proviendrait d'une statue, pas d'un corps humain
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2025/08/06 20:56
Le mystérieux Linceul de Turin, considéré par de nombreux chrétiens comme la toile qui aurait enveloppé le corps de Jésus-Christ après sa crucifixion, pourrait être encore plus étrange qu'on ne le pensait. Une nouvelle étude vient alimenter le débat, suggérant que son origine est peut-être plus artistique que divine.
Dans un article récemment publié dans la revue Archaeometry, le designer 3D brésilien Cicero Moraes avance l'idée que le linceul est en réalité une œuvre d'art plutôt qu'un véritable linceul mortuaire. D'après cette nouvelle recherche, l'empreinte qu'il porte n'aurait pas été celle d'un corps humain.
La modélisation 3D révèle des détails troublants
En utilisant trois outils de modélisation 3D (MakeHuman, Blender et CloudCompare), Moraes a découvert que les contours de l'empreinte correspondent très peu à ceux d'un corps humain. Selon lui, il est bien plus probable que l'image provienne d'une statue.
En comparant des modèles d'une statue en bas-relief et d'un corps humain réel, le designer a constaté que sa simulation d'une statue recouverte d'un tissu produisait un contour bien plus similaire à celui visible sur le linceul de Turin. La modélisation à partir d'un "corps 3D", comme l'appelle Moraes, a en revanche produit une "image significativement déformée".
Si ces conclusions se confirment, elles s'ajouteront à une longue liste de controverses académiques entourant l'authenticité du linceul, que certains catholiques et chercheurs considèrent toujours comme une relique authentique du Christ.
Un long historique de controverses scientifiques
Le débat a été relancé il y a plus de 35 ans après qu'un test de datation au carbone 14 en 1989 a estimé que des morceaux du tissu ancien dataient du 14e siècle, soit bien après la mort de Jésus. Toutefois, cette théorie a été contredite par une étude italienne de 2022 qui, utilisant une méthode de datation par rayons X, a suggéré qu'un seul fil du linceul provenait en fait du 1er siècle.
Face à l'impossibilité de prouver définitivement que le linceul a bien enveloppé le Christ, d'autres scientifiques, dont Moraes, ont avancé l'hypothèse qu'il s'agissait d'une œuvre d'art créée pour le représenter. En 2018, par exemple, des chercheurs italiens et britanniques ont affirmé que les motifs de "sang" sur le visage du linceul semblaient "totalement irréalistes" pour un homme allongé, suggérant qu'ils avaient été ajoutés à des fins artistiques.
Contrairement à certains de ses pairs, Moraes ne s'avance pas sur la date du linceul. Son travail, dit-il, "offre une autre perspective sur l'origine de l'image du Linceul de Turin et souligne le potentiel des technologies numériques pour résoudre des mystères historiques, en liant la science, l'art et la technologie."
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