Armée de petites mains derrière Gemini
Par Futurism .Publié le
2025/09/12 18:47
Derrière l'éclat de l'intelligence artificielle de Google, se cache une armée de « petites mains ». L'article du Guardian met en lumière les conditions de travail précaires de milliers de sous-traitants chargés d'entraîner et de corriger le chatbot Gemini.
Ces "évaluateurs d'IA" sont confrontés à des contenus souvent choquants, une réalité qui contraste fortement avec l'image d'autonomie et de performance que l'industrie technologique s'efforce de véhiculer. Cette situation est un rappel cinglant que l'intelligence artificielle n'est pas une entité miraculeuse et autonome, mais bien le résultat d'un travail humain massif, souvent invisible et sous-estimé.
Comme le souligne Adio Dinika, de l'Institut de recherche sur l'IA distribuée, "L'IA n'est pas de la magie, c'est une pyramide de travail humain. Ces évaluateurs en sont le barreau intermédiaire : invisibles, essentiels et sacrifiables."
Leurs missions sont variées et complexes, allant de la modération des contenus à la vérification de la précision des réponses dans des domaines aussi pointus que l'astrophysique ou la médecine, sans aucune expertise spécifique. Des témoignages d'évaluateurs, dont celui de Rachel Sawyer, révèlent le choc et le manque de préparation face à des sujets aussi sensibles que le traitement du cancer. Les délais sont serrés et les directives changent constamment, accentuant la pression sur ces travailleurs.
Si Google réfute l'idée que ces évaluateurs façonnent directement ses modèles d'IA, les rémunérations, bien que plus élevées aux États-Unis que dans d'autres régions, restent dérisoires par rapport aux salaires des chercheurs en intelligence artificielle. Cet écart met en évidence une inéquité flagrante et le manque de reconnaissance pour ces professionnels, dont le travail est pourtant fondamental.
En somme, ce regard en coulisses dévoile les paradoxes d'une industrie qui promet de révolutionner le travail humain, tout en s'appuyant sur une main-d'œuvre malmenée pour donner vie à ses innovations. Malgré leurs efforts, les modèles d'IA de pointe, à l'instar de Gemini, continuent de souffrir de "hallucinations", prouvant que la route est encore longue avant de pouvoir se passer de la touche humaine.
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