La dépression : le prix caché d'une relation interdite avec un robot
Par Futurism .Publié le
2025/09/03 14:08
Ces dernières années, les récits se multiplient — certains tristes, tous étranges — de personnes qui tombent amoureuses de ce que l'on appelle des "compagnons IA".
À mesure que les outils d'intelligence artificielle deviennent plus sophistiqués et largement acceptés, l'intérêt pour ces partenaires numériques a augmenté. Mais ces chatbots romantiques pourraient faire plus de mal que de bien aux humains qui s'y attachent tant.
Une nouvelle étude, publiée dans le Journal of Social and Personal Relationships, révèle non seulement qu'un nombre considérable de personnes interagissent avec des compagnons IA, mais aussi que beaucoup d'entre elles semblent être plus déprimées et plus seules que celles qui ne le font pas.
S'appuyant sur une enquête menée auprès de 2 989 répondants, les chercheurs de l'Université Brigham Young ont constaté que près d'une personne sur cinq au total — et un quart des jeunes adultes de 18 à 29 ans — avait déjà utilisé un chatbot IA simulant une relation amoureuse.
Outre cette forte proportion d'Américains qui ont expérimenté les compagnons IA, les chercheurs ont également appris que 7 % des participants ont avoué s'être masturbés en chattant avec eux, et 13 % supplémentaires ont reconnu avoir regardé du contenu pornographique généré par l'IA. Les hommes étaient beaucoup plus susceptibles de regarder de la pornographie IA que les femmes, et les jeunes adultes étaient plus de deux fois plus enclins que les plus âgés à interagir avec l'IA en général — et à déclarer qu'ils préféraient l'IA aux relations humaines réelles.
Bien que ces technologies, et surtout les compagnons IA, soient commercialisées pour aider les personnes seules à se sentir plus connectées, Brian Willoughby, chercheur en relations interpersonnelles à l'Université Brigham Young et auteur principal de l'étude, a déclaré à PsyPost que ses collègues et lui ont plutôt trouvé des preuves suggérant « des liens entre l'utilisation de l'IA, la dépression et la solitude. »
« Bien que le sens de cette association ne soit pas clair, a-t-il poursuivi, nous n'avons trouvé aucune preuve que l'utilisation de l'IA aide les gens à se sentir moins seuls ou isolés. »
Un lien troublant entre IA et troubles mentaux
Cela n'a rien d'étonnant. En collaborant avec le MIT plus tôt cette année, OpenAI a elle-même constaté que les utilisateurs de ChatGPT très engagés ont tendance à être plus seuls. Et une étude menée par Internet Matters cet été a révélé que 67 % des enfants âgés de 9 à 17 ans utilisent régulièrement des chatbots, un tiers d'entre eux affirmant que cela « ressemble à une conversation avec un ami » et 12 % déclarant n'avoir personne d'autre à qui parler.
Dans les cas les plus extrêmes, l'utilisation obsessionnelle de ChatGPT et de robots similaires a été liée à de graves crises de santé mentale que les psychiatres appellent désormais la « psychose de l'IA », entraînant des hospitalisations, des suicides et des meurtres.
Infidélité et solitude
De manière assez étrange, les chercheurs de l'Université Brigham Young ont également découvert que les répondants déjà engagés dans des relations sérieuses étaient plus susceptibles de déclarer utiliser des chatbots compagnons IA, ou de rechercher des images d'individus attrayants générées par l'IA, par rapport à leurs homologues célibataires. Un phénomène intrigant qui pourrait être considéré comme une nouvelle forme d'infidélité.
Il est naturel que les réponses basées sur l'autodéclaration soient biaisées — dans ce cas, probablement par honte ou embarras. Néanmoins, cette étude fournit un aperçu détaillé et quelque peu troublant du nombre de personnes qui utilisent déjà l'IA sur les fronts sexuel et romantique, et donne des indices sur les raisons de cette utilisation.
Notez ce sujet