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Les craintes face à l'IA l'emportent sur l'enthousiasme


Par Futurism .Publié le 2025/08/23 18:57
Les craintes face à l'IA l'emportent sur l'enthousiasme
Août. 23, 2025
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Dans notre monde moderne, l'intelligence artificielle est devenue une force motrice incontournable. Elle domine l'économie, influence les politiques publiques et ses publicités sont omniprésentes. On a l'impression que le monde entier retient son souffle, attendant le moment où elle deviendra surhumaine et nous propulsera vers un âge d'or. Pourtant, au milieu de cet optimisme ambiant, de nombreuses personnes sont inquiètes... et si vous ressentez de l'anxiété face à l'avenir que réserve l'IA, sachez que vous n'êtes pas seul.

Le fossé entre le battage médiatique et la réalité perçue


Une écrasante majorité de 71% des Américains craignent que l'IA ne supprime de manière permanente de nombreux emplois, selon un nouveau sondage Reuters réalisé avec la société Ipsos. Cette proportion contraste fortement avec le battage médiatique démesuré de l'industrie de l'IA.

Ce sondage, qui a interrogé plus de 4 400 adultes, a également révélé que 67% des personnes interrogées pensent que l'IA aura des conséquences incontrôlables. Par ailleurs, 47% estiment purement et simplement que l'IA est mauvaise pour l'humanité, contre moins d'un tiers qui pense le contraire.

La destruction des emplois est une préoccupation majeure, et pour cause. Ce phénomène se produit déjà à petite échelle, certains PDG se vantant publiquement de remplacer leurs employés par des agents d'IA. Des dirigeants de l'industrie, comme Sam Altman, PDG d'OpenAI, ont d'ailleurs souvent déclaré que leurs systèmes pourraient automatiser des professions entières et des secteurs de l'économie.

Le chaos politique et la désinformation en tête des craintes

La plus grande proportion des personnes interrogées, soit 77%, s'est dite préoccupée par le « chaos politique » que pourraient causer les rivaux des États-Unis. Elles citent notamment l'utilisation de l'IA pour générer de la désinformation, y compris des vidéos dépeignant des événements qui n'ont jamais eu lieu. (Reuters précise à ce sujet que l'ancien président Trump a récemment partagé une vidéo truquée par IA montrant l'ancien président Obama se faisant arrêter à la Maison Blanche). De plus, 61% s'inquiètent de la consommation énergétique colossale de cette technologie.

Un autre sondage, mené récemment par le groupe de défense TechEquity et mis en lumière par le journaliste spécialisé en technologie Brian Merchant dans sa newsletter Blood in the Machine, illustre également le désenchantement des Américains face à une technologie soutenue par un marketing agressif. Il a spécifiquement interrogé des Californiens, une population particulièrement bien placée pour évaluer cette industrie, puisque leur État, berceau de la Silicon Valley, pourrait légiférer pour la réguler, contrairement aux autorités fédérales qui, sous l'administration Trump, ont choisi de laisser les entreprises agir sans contraintes.

Une forte demande de régulation

Parmi les 1 400 Californiens ayant répondu à l'enquête, 55% se disent plus préoccupés qu'enthousiastes, contre seulement 33% qui se déclarent enthousiastes. De plus, 59% pensent que l'IA « profitera très probablement aux ménages et aux entreprises les plus riches ».

Le constat le plus frappant est que 70% des Californiens estiment qu'il est nécessaire d'établir des « lois strictes » pour réguler l'IA et ses entreprises.

Ces chiffres sont révélateurs dans un État qui est au cœur de l'industrie technologique américaine, où près d'1,5 million de personnes sont employées par des entreprises de la tech.

« Les Californiens sont plus inquiets qu'enthousiastes face aux progrès de l'IA », a déclaré Catherine Bracy, PDG de TechEquity, à Brian Merchant. « Beaucoup pensent que la technologie évolue trop vite et sont préoccupés par la perte d'emplois, la stagnation des salaires, les atteintes à la vie privée et la discrimination ».

Faisant écho au sondage Reuters, les « deepfakes » sont en tête des préoccupations (64%), suivis par la désinformation (59%). Mais la réduction des salaires, les inquiétudes concernant la vie privée et la perte d'emplois ont également été citées par la majorité des Californiens qui se disent inquiets.

« Nos sondages montrent que les Californiens font écho à ce que nous voyons dans d'autres enquêtes à travers le pays : les électeurs disent à leurs représentants de ne pas faire confiance aux entreprises technologiques pour s'autoréguler », a conclu Catherine Bracy. « Ce n'est pas parce qu'ils sont contre la technologie, mais parce qu'ils veulent que les entreprises soient tenues responsables et ne sont pas prêts à sacrifier la sécurité et l'équité au nom de l'innovation ».

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