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Le mode IA : Google veut que vous y régliez votre cerveau


Par Futurism .Publié le 2025/08/10 05:32
Le mode IA : Google veut que vous y régliez votre cerveau
Août. 10, 2025
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Dans sa dernière campagne publicitaire, Google envoie un message clair et controversé : la firme veut que vous régliez votre cerveau en "mode IA". Cependant, loin de convaincre le public de la pertinence de son intelligence artificielle, cette étrange publicité a suscité une vague de moqueries.

L'objectif de l'annonce est de promouvoir l'idée que s'en remettre entièrement à cette technologie est la clé d'une vie meilleure. L'histoire suit un homme qui trouve l'amour après avoir abandonné ses décisions personnelles à un modèle d'IA.

La campagne, baptisée "Just Ask Google", est diffusée partout, des écrans de télévision aux salles de cinéma.

Dans l'un de ces clips particulièrement étranges, l'idée sous-jacente est qu'en confiant les décisions de votre vie personnelle à un grand modèle linguistique détenu par une entreprise de plusieurs trillions de dollars, même une personne ordinaire peut trouver le véritable amour.

L'annonce commence en essayant de susciter une certaine nostalgie en nous apprenant que "Ted", notre héros sans but, est né en 1998, l'année du "premier moteur de recherche Google". L'histoire avance rapidement vers son enfance où il cherche sur Google "clip vidéo de James Blunt". La chanson "You're Beautiful" est jouée tandis que sa vie défile à travers ses requêtes Google, jusqu'à ce qu'il devienne un jeune homme de 26 ans, seul dans une grande maison, en quête de sens à l'ère des applications de rencontre prédatrices et des robots de discussion sexuels. La chanson "She's So High" de Tal Bachman commence alors de jouer, sans raison apparente.

Une nuit, Ted cherche simplement "un truc sympa" à faire, qui lui permette de rentrer à une "heure raisonnable". Il ouvre alors le "mode IA" de Google et pose la question. L'IA lui recommande d'assister à la tournée anniversaire de James Blunt (qui a lieu au moment même où l'on parle). Il se rend au concert et, miracle, y rencontre l'amour de sa vie.

"C'est ainsi que Ted a trouvé quelque chose qu'il ne savait même pas chercher", conclut le narrateur. "Il s'avère que la vie est pleine de questions. Heureusement, il suffit de demander à Google."

Les ratés de l'annonce

La chanson "She's So High" résonne inexplicablement alors que Ted est censé être au concert de James Blunt. De toute évidence, l'annonce est également censée faire la promotion de la tournée du chanteur anglais, ce qui rend le choix musical encore plus bizarre. Peut-être que Google n'a pas pensé que nous pourrions faire la différence entre deux chansons pop-rock. Peut-être est-ce un cas d'hallucination de l'IA. Cette narration publicitaire paresseuse a valu à Google d'être largement ridiculisé dans les commentaires.

Un échec marketing et des paris risqués

Du point de vue du marketing, la question cruciale est : est-ce que quelqu'un est convaincu ? Des années après leur lancement, les entreprises d'IA ne savent toujours pas comment vendre leurs joujoux brillants. L'IA peut rédiger des e-mails et rechercher des informations, mais que fait-elle d'autre ? Elles doivent contourner la réalité de ce que les gens en font, comme en faire leur ami (ce qui peut avoir des conséquences troublantes) ou l'utiliser pour tricher sur leurs devoirs. Elles affichent aussi un certain mépris pour leur public : utilisez nos IA pour tout faire, pauvres idiots célibataires ! Et peut-être que quelque chose se passera enfin dans votre vie.

Concernant le "mode IA" de Google, se contenter d'être une version moins performante de la recherche Google est-il vraiment le meilleur que cette technologie, sur laquelle notre économie entière parie, a à offrir ? C'est bel et bien une recherche Google de qualité inférieure, car les grands modèles linguistiques restent incroyablement sujets aux "hallucinations" ou à l'invention de faits.

Hallucinations en série

À titre d'exemple, dans une publicité pour son modèle Gemini diffusée lors du Super Bowl, le chatbot a produit une statistique ridicule affirmant que le fromage gouda représentait 60% de la consommation mondiale de fromage (une erreur que Google a corrigée rétroactivement, en espérant que personne ne s'en aperçoive). Le robot a également généré un texte qui s'est avéré être plagié. Et cela, dans une publicité coûteuse censée montrer l'IA sous son meilleur jour. Si de telles erreurs se glissent ici, imaginez tout le non-sens qui est propagé quotidiennement à travers des millions de recherches.

On ne peut pas non plus ignorer l'implication insidieuse de l'annonce "Just Ask Google" : Google a enregistré la vie de Ted depuis son enfance, lorsqu'il a cherché pour la première fois des clips vidéo de James Blunt. C'est ainsi qu'elle a su lui recommander d'assister à la tournée du chanteur. Avec l'IA prenant les décisions de sa vie et le menant à l'amour, Google semble vouloir nous faire savoir qu'elle contrôle nos destins.

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