quand les étudiants ajoutent des fautes de frappe pour humaniser l'IA
Par Futurism .Publié le
2025/08/09 13:03
Dans le monde universitaire, l'utilisation de l'intelligence artificielle est un sujet brûlant. Tandis que l’inquiétude monte face à la facilité avec laquelle les étudiants peuvent produire des textes sans effort, certains d’entre eux font preuve d’une créativité surprenante pour masquer la provenance de leurs travaux. Loin de se contenter de copier-coller, ils déploient des stratégies astucieuses pour donner à leurs dissertations une touche plus « humaine », soulevant des questions complexes sur l'éthique et l'apprentissage à l'ère numérique.
tricheur intelligent
Face à l’avènement des outils de détection de l'IA, de nombreux étudiants adoptent une approche surprenante : ils parsèment délibérément leurs textes de fautes de frappe pour les rendre moins parfaits et, par conséquent, moins suspects.
D’autres, plus ingénieux, sont passés à la vitesse supérieure en demandant carrément aux chatbots de simplifier leur style d'écriture. Comme l'a révélé une vidéo devenue virale sur TikTok, une étudiante explique qu'elle demande aux IA de « rédiger [une dissertation] comme une étudiante de première année un peu stupide » pour échapper aux détecteurs.
Eric, étudiant en deuxième année à Stanford, a confié au NYMag que ses camarades sont devenus « très doués pour manipuler les systèmes ». Il explique : « On met une requête dans ChatGPT, puis on prend le résultat pour le mettre dans un autre système d'IA, puis dans un autre. À ce stade, si on le met dans un détecteur d'IA, le pourcentage d'IA utilisée diminue à chaque fois. »
L’ironie de la situation est que les étudiants qui déploient tant d’efforts pour que leurs travaux générés par l'IA sonnent « humains » pourraient tout aussi bien utiliser cette énergie créative pour rédiger eux-mêmes leurs dissertations.
Un dangereux précédent pour les compétences futures
Malgré tout, ce qui inquiète les enseignants est la quantité d'énergie que les étudiants consacrent à ces subterfuges. Sam Williams, assistant d’enseignement à l’Université de l’Iowa, a déclaré à la revue : « Ils utilisent l'IA parce que c'est une solution simple et un moyen facile de ne pas consacrer de temps à l'écriture. Et je le comprends, car je détestais ça quand j'étais étudiant. »
L'automne dernier, alors qu'il assistait un cours sur la musique et le changement social, Williams a été frappé par le contraste entre les premiers travaux des étudiants (une dissertation personnelle sur leurs goûts musicaux) et les seconds (une analyse historique du jazz de La Nouvelle-Orléans).
Non seulement ces dernières dissertations avaient un ton différent, mais beaucoup contenaient des erreurs factuelles grossières, comme la mention d'Elvis Presley, qui n'a jamais été associé au jazz de La Nouvelle-Orléans.
« J'ai littéralement dit à ma classe : 'Hé, n'utilisez pas l'IA' », a raconté l'assistant d’enseignement. « 'Mais si vous allez tricher, faites-le de manière intelligente. Vous ne pouvez pas copier exactement ce qu'elle sort.' »
Les étudiants ont manifestement pris ce conseil à cœur, et Williams, comme ses collègues à travers le pays, est préoccupé par la dérive de l'utilisation de l'IA.
« Chaque fois qu'ils rencontrent une petite difficulté, au lieu de se battre et d'en tirer profit, ils se replient sur quelque chose qui rend les choses beaucoup plus faciles pour eux », a-t-il conclu.
C'est un précédent effrayant, et il semble se poursuivre sans relâche.
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