La voyance par intelligence artificielle: Le fondateur de Faladdin arrêté en Turquie
Par Boijour .Publié le
2025/07/19 12:24
L'arrestation de Sertaç Taşdelen, le cerveau derrière les applications de voyance "Faladdin" et "Binnaz", suscite un vif débat en Turquie concernant la notion de "sorcellerie numérique" et l'exploitation des croyances spirituelles à travers les technologies modernes. Tandis que certains considèrent des applications comme "Faladdin" comme de simples divertissements basés sur des algorithmes, les autorités turques y voient une forme organisée d'escroquerie et de divination interdite par la loi.
La voyance
Une cour turque a récemment ordonné l'arrestation de Taşdelen pour avoir généré des revenus illicites via des services de voyance numérique et transféré une partie de ces fonds à l'étranger par l'intermédiaire de sa société, Arteria Teknoloji AŞ. Ces accusations s'appuient sur les enquêtes du Conseil d'enquête sur les crimes financiers (MASAK), qui suggèrent que la société exploitait un système lucratif basé sur des services tels que la lecture de marc de café, l'astrologie et l'interprétation des cartes du ciel.
Les procureurs affirment que la société a utilisé une comptabilité formelle et des déclarations fiscales pour "blanchir" ces fonds, arguant que ces services contreviennent à la loi turque, et plus particulièrement à la Loi n° 677 qui interdit de telles pratiques. Les accusations se fondent également sur l'article 158 du Code pénal turc, qui qualifie de "fraude qualifiée" le gain financier dérivé de l'exploitation des croyances spirituelles ou religieuses.
La Défense de Taşdelen
Pour sa part, Taşdelen a nié toutes les allégations, se présentant comme un entrepreneur technologique qui utilise l'intelligence artificielle pour développer ses applications. Il s'est déclaré "patriote qui soutient son pays", contribuant à attirer des devises étrangères et à créer des emplois. Il a clairement indiqué qu'il ne croyait pas à la voyance et que ses applications reposaient sur des algorithmes, sans lien avec les "guérisseurs spirituels, la sorcellerie ou les charmes".
Taşdelen a souligné que l'application "Faladdin" est utilisée dans 120 pays et génère des revenus importants en devises étrangères. Il a précisé que les "lectures" offertes par l'application pouvaient être générées par l'intelligence artificielle ou par des experts humains en lecture de marc de café.
L'Émergence de la "Voyance par IA"
Cette affaire soulève des questions fondamentales sur la définition même de la "voyance" à l'ère numérique. Avec l'avancement de l'intelligence artificielle et sa capacité à simuler les interactions humaines, la frontière entre le divertissement et l'exploitation des croyances devient plus floue. Les algorithmes qui proposent des "lectures" basées sur les données fournies par l'utilisateur peuvent-ils être considérés comme une forme de prédiction interdite ? Et ces applications devraient-elles être soumises aux mêmes lois que celles qui régissent les activités des voyants traditionnels ?
En fin de compte, le jugement dans cette affaire dépendra de l'interprétation par la cour des lois turques relatives à la fraude et à la divination dans le contexte des technologies modernes. C'est une affaire qui pourrait créer d'importants précédents quant à la manière dont les systèmes juridiques gèreront l'interconnexion croissante entre l'intelligence artificielle et les croyances personnelles.
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