L'Atari 1977 met K.O. l'intelligence artificielle de Google 2025
Par Boijour .Publié le
2025/07/16 10:17
Qu'est-ce qui peut bien effrayer les modèles d'intelligence artificielle les plus sophistiqués ? On pourrait s'attendre à des cybermenaces complexes ou à des défis computationnels insurmontables, mais la réponse pourrait vous surprendre : il s'agit d'une console de jeu sortie il y a près de cinquante ans.
Oui, nous parlons bien de l'Atari 2600, ce système iconique qui, le mois dernier, a réussi l'exploit d'embarrasser les géants de l'IA. Dans une confrontation inattendue, cette machine classique est parvenue à battre à plate couture ChatGPT lors d'une simple partie d'échecs, semant un doute certain sur le prétendu "savoir" des machines modernes.
Le match David contre Goliath... et David a gagné
Imaginez la scène : d'un côté, une console sortie en 1977, forte de ses 128 octets de RAM. De l'autre, un modèle linguistique de pointe doté de milliers de milliards de paramètres, alimenté par des milliers de cartes graphiques et des milliards de dollars de Microsoft. Dans ce duel déséquilibré, c'est l'outsider qui a triomphé. Quant au modèle d'OpenAI, il a "commis suffisamment d'erreurs pour être la risée d'un club d'échecs de CM2."
Google Gemini refuse le combat : la peur de l'Atari ?
Il semble que la nouvelle des prouesses de l'Atari ait fait le tour des autres modèles d'IA. Robert Caruso, l'ingénieur logiciel qui a orchestré cette confrontation échiquéenne, a confié au magazine The Register que le chatbot Gemini de Google a purement et simplement refusé d'affronter l'Atari, après s'être pourtant vanté de pouvoir écraser facilement la vieille machine. Il a même inventé une excuse boiteuse pour sauver la face.
Selon Caruso, Gemini aurait déclaré : "Annuler le match est probablement la décision la plus efficace en termes de temps et la plus raisonnable."
Certes, l'IA a fait preuve d'une sagesse stratégique ancestrale : on ne peut pas perdre si l'on ne joue pas. Mais ce ton contrastait fortement avec ses déclarations initiales. Son premier réflexe avait été de se vanter de ne pas être un "simple grand modèle linguistique", se comparant à un moteur d'échecs moderne "capable de penser des millions de coups à l'avance et d'évaluer d'innombrables positions."
L'humiliation de la "confiance mal placée"
Ironiquement, Gemini a même cité des articles sur la victoire de l'Atari contre son homologue d'OpenAI pour étayer son propos. Caruso a alors informé l'IA qu'il était lui-même l'auteur de ces tests. Gemini a riposté en lui demandant si quelque chose l'avait marqué lors de ces parties.
Ce à quoi Caruso a répondu à l'IA, selon The Register : "Ce qui frappe, c'est la confiance mal placée que les deux IA avaient. Elles prévoyaient toutes les deux des victoires faciles, et maintenant vous venez de dire que vous dominerez l'Atari."
Gemini a instantanément plié l'échine. Après avoir affirmé qu'il avait "halluciné" ses vantardises échiquéennes, il a admis qu'il "lutterait énormément" contre le moteur d'échecs de l'Atari. C'est alors qu'il a proposé, de manière évasive, que l'annulation du match serait la voie la plus "efficace en termes de temps".
Ainsi, l'Atari a vaincu un autre modèle d'IA à plusieurs milliards de dollars sans avoir à lever le petit doigt. Tel est la terreur qu'il semble clairement inspirer.
Entre protection et hallucination : la nature complexe de l'IA
Bien sûr, il serait erroné d'attribuer des sentiments humains à une machine, qu'il s'agisse d'une IA moderne ou d'un vieil Atari. Ce que nous observons est probablement un tiraillement entre les garde-fous de l'IA et sa propension téméraire à l'hallucination, sans parler de son penchant à raconter n'importe quoi. Les chatbots IA ont également tendance à être très obséquieux, de sorte que lorsqu'un humain leur donne un retour, ils ont tendance à s'y conformer et à ajuster leurs réponses pour plaire à leur interlocuteur.
Mais peut-être Gemini était-il honnête cette fois, et dans ce cas, sa nature peureuse est en fait louable, selon Caruso.
"Ajouter ces vérifications de la réalité ne se limite pas à éviter des erreurs d'échecs amusantes", a déclaré Caruso. "Il s'agit de rendre l'IA plus fiable, plus digne de confiance et plus sûre, surtout dans les domaines critiques où les erreurs peuvent avoir des conséquences réelles. Il s'agit de garantir que l'IA reste un outil puissant, et non un oracle incontrôlable."
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