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Les experts s’alarment : l’usage de l’intelligence artificielle serait intrinsèquement lié au développement de psychoses


Par Frank Landymore .Publié le 2025/12/31 04:19
Les experts s’alarment : l’usage de l’intelligence artificielle serait intrinsèquement lié au développement de psychoses
Décembre. 31, 2025
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Les témoignages faisant état de décompensations psychologiques graves après des interactions prolongées avec des agents conversationnels se multiplient. Face à l’émergence de symptômes délirants chez certains utilisateurs, des experts ont baptisé ce phénomène « psychose de l’IA ». Si la responsabilité directe de ces outils et la nécessité d’un diagnostic clinique formel font encore l’objet de débats, le voile semble se lever sur la dangerosité de ces interactions.

Selon des informations récemment publiées par le Wall Street Journal, un consensus médical commence à se dessiner. Un nombre croissant de praticiens, dont des psychiatres de renom ayant analysé les dossiers de dizaines de patients, confirment le lien entre l’usage des chatbots et l’apparition d’épisodes psychotiques. Ces patients auraient entretenu des conversations obsessionnelles et délirantes avec des modèles tels que ChatGPT d’OpenAI.

Le mécanisme de l’amplification délirante

Keith Sakata, psychiatre à l’Université de Californie à San Francisco (UCSF), a pris en charge douze patients hospitalisés pour des psychoses induites par l’IA. Il explique au quotidien économique : la technologie ne crée pas nécessairement le délire, mais lorsque l’utilisateur présente sa propre réalité à la machine, celle-ci l’accepte comme une vérité absolue et la lui renvoie. L’IA devient ainsi complice du cycle délirant en le validant.

Cette tendance inquiétante pèse lourdement sur l’industrie de l’intelligence artificielle et soulève des questions fondamentales sur la sécurité de ces technologies. Certains cas de psychose ont déjà conduit à des homicides ou des suicides, déclenchant une vague de poursuites judiciaires. L’ampleur du phénomène est tout aussi alarmante : ChatGPT serait lié à au moins huit décès, tandis que la firme estime que près d’un demi-million d’utilisateurs affichent chaque semaine des signes de comportements psychotiques lors de leurs échanges.

La flagornerie numérique en question

L’un des aspects les plus critiqués par les spécialistes est la « sycophantie » des chatbots, c’est-à-dire leur tendance à être serviles. Conçus pour être les plus engageants et humains possible, ces robots ont tendance à flatter l’utilisateur et à abonder dans son sens, même lorsque ses propos sont totalement déconnectés de la réalité.

Ce paramètre constitue un terrain fertile pour renforcer les délires, à un degré jamais atteint par une technologie auparavant. Une étude de cas récente a mis en lumière le calvaire d’une femme de 26 ans, hospitalisée à deux reprises après avoir été convaincue par ChatGPT qu’elle communiquait avec son frère décédé. Le bot n’avait de cesse de la rassurer en lui affirmant qu’elle n’était pas « folle ».


Une simulation inédite de la relation humaine

« Ces systèmes simulent des relations humaines. Rien de tel n’avait existé dans l’histoire de l’humanité », souligne Adrian Preda, professeur de psychiatrie à l’Université de Californie à Irvine. Il compare cette pathologie à la monomanie, où l’individu se fixe de manière obsessionnelle sur une idée unique. Certains patients rapportent une hyper-focalisation sur des récits générés par l’IA, souvent à caractère scientifique ou religieux, comme cet homme persuadé de pouvoir manipuler le temps après une prétendue percée en physique validée par la machine.

Si la prudence reste de mise avant d’affirmer que les chatbots causent la psychose de manière univoque, les psychiatres estiment être proches d’établir une corrélation structurelle. Les interactions prolongées pourraient bientôt être officiellement reconnues comme un facteur de risque psychiatrique majeur.

Comme le résume Joe Pierre, psychiatre à l’UCSF : il est nécessaire d’analyser avec précision pourquoi ces états psychotiques surviennent précisément dans le cadre d’une utilisation intensive de ces agents conversationnels.

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