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2025 : L’année du grand désenchantement face à l’IA


Par Joe Wilkins .Publié le 2025/12/28 04:24
2025 : L’année du grand désenchantement face à l’IA
Décembre. 28, 2025
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L’année 2025 restera dans les annales comme celle où le vernis de la nouveauté s’est écaillé, laissant place à un scepticisme public désormais dominant. Pour une technologie censée incarner le futur, l’intelligence artificielle générative aura réussi l’exploit de se bâtir une hostilité massive en un temps record.

Si 2023 fut l’année de l’éveil et 2024 celle d’une adoption frénétique, 2025 marque brutalement le retour aux réalités. Des conseils d’administration aux salles de classe, des studios de jeux vidéo aux commissions sénatoriales, cette année restera celle où l’IA a fini par lasser, épuisant son capital de sympathie.

Un désastre écologique et social en zone rurale

Pour de nombreuses petites localités américaines, le boom de l’IA s’est manifesté sous la forme d’un nuage de pollution toxique. Les détracteurs pointent du doigt une augmentation des risques de cancer et une mainmise sur les infrastructures locales, sans oublier une explosion des tarifs d’électricité. Face à ce constat, les communautés rurales se sont mobilisées tout au long de l’année pour entraver, partout où ils surgissent, les projets de centres de données (data centers) portés par les géants de la Tech.

De la région des Grands Lacs au Pacifique Nord-Ouest, un consensus inédit semble s’être formé : les centres de données qui alimentent cette « ruée vers l’or » numérique sont des voisins détestables.

Exploitation et rupture de confiance

Au-delà de l’impact environnemental, l’IA permet aux entreprises d’intensifier l’exploitation des travailleurs, tant sur leur lieu de travail qu’à domicile. Au printemps dernier, Visa a par exemple annoncé son intention d’utiliser des agents d’IA pour analyser les données financières de ses clients — une initiative parmi tant d’autres illustrant le basculement massif vers un service client automatisé.

Pourtant, les enquêtes d’opinion sont sans appel : la majorité des Américains préféreraient l’affrontement physique à une discussion avec un agent virtuel. La détestation est telle que certains usagers vont jusqu’à accuser des employés bien réels d’être des intelligences artificielles dès que le service ne répond pas à leurs attentes.

La face sombre de la révolution numérique

Les dirigeants de multinationales ne sont pas les seuls à profiter de cette manne. Grâce à des outils permettant de générer du contenu ultra-réaliste à l’échelle industrielle, les escrocs sur Facebook, les faussaires d’art et les influenceurs radicaux s’en donnent à cœur joie.

Cette dérive, digne du Far West, a favorisé l’essor de mouvements de contestation tels que Pause AI, un groupe plaidant pour un moratoire sur le développement de l’IA en attendant d’en comprendre les conséquences réelles. 2025 a même vu apparaître les premières grèves de la faim anti-IA, lors de manifestations spontanées à San Francisco et à Londres. D’autres collectifs se sont soulevés contre les dispositifs de surveillance de masse pilotés par l’IA, à l’instar de ceux proposés par l’entreprise Flock Safety.

Un front politique hétéroclite

Face à cette fronde, une partie de la classe politique américaine a fini par réagir. Le sénateur du Vermont, Bernie Sanders, a récemment lancé une campagne dénonçant la « course effrénée et non réglementée » vers le déploiement de l’IA. Il est rejoint dans ce combat par la représentante de New York, Alexandria Ocasio-Cortez, qui a fustigé les tentatives républicaines visant à instaurer un moratoire de dix ans sur toute régulation étatique de cette technologie.

Si ces deux figures progressistes peinent à mobiliser l’ensemble de leur camp, elles trouvent des alliés inattendus chez certains ténors de la droite radicale, comme Marjorie Taylor Greene ou le gouverneur de Floride, Ron DeSantis. Ces derniers n’ont pas hésité à défier la ligne de leur propre parti pour exprimer leur opposition.

« Je ne crois pas un mot du récit qu’ils tentent de nous vendre », a déclaré Ron DeSantis lors d’une table ronde, selon des propos rapportés par le Washington Times.

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