L'Arche de Noé russe s'envole vers l'espace
Par Futurism .Publié le
2025/09/25 20:12
L'histoire de Noé, qui a construit une arche pour protéger les êtres vivants du déluge et assurer la survie de la vie sur Terre, résonne de nouveau, mais cette fois-ci dans le cosmos. Des scientifiques russes testent la possibilité que la vie puisse voyager à travers l'univers, à bord d'un vaisseau spatial rappelant l'arche, afin d'explorer la théorie de la panspermie, qui postule que la vie s'est répandue dans tout le cosmos.
Plus tôt ce mois-ci, une capsule spatiale russe a atterri en catastrophe dans un champ au sud-ouest de Moscou, avec à son bord une cargaison pour le moins insolite : environ 1 500 mouches, 75 souris, des graines, diverses souches de microbes et des tissus cellulaires.
La mission du satellite Bion-M n° 2 était d'étudier l'impact de l'espace sur ces créatures, mais aussi de mettre à l'épreuve un concept audacieux : la panspermie. Cette théorie suggère que la vie est arrivée sur Terre grâce à des micro-organismes qui auraient voyagé à dos de comète, de météore ou d'astéroïde.
Pour tester cette hypothèse, les scientifiques ont inséré des souches de microbes bactériens dans des roches de basalte, les intégrant au bouclier thermique du vaisseau. L'objectif était de voir si ces micro-organismes pouvaient survivre à la descente enflammée vers la Terre, comme l'ont indiqué des responsables russes dans un post sur Telegram. Ce projet est le fruit d'une collaboration entre l'agence spatiale russe Roscosmos et l'Institut des Problèmes Biomédicaux de l'Académie des sciences de Russie.
"Si l'une de ces souches étudiées survit, ce sera une preuve solide à l'appui de la théorie de la lithopanspermie", a déclaré Alexander Anatolyevich, chercheur à l'Institut, dans ce même post. La lithopanspermie, une sous-catégorie de la panspermie, soutient que des débris provenant d'impacts d'astéroïdes sur d'autres planètes pourraient voyager dans l'espace avant de s'écraser sur une autre planète, ensemencée de microbes capables de déclencher la vie.
Aucune information n'a encore été communiquée sur l'état des microbes spatiaux, mais des photos spectaculaires diffusées par les autorités russes sur Telegram, repérées par le site Space.com, montrent des scientifiques en train d'ouvrir le vaisseau spatial carbonisé pour en extraire des cylindres métalliques.
Le vaisseau a été lancé le 20 août depuis le cosmodrome de Baïkonour au Kazakhstan, emportant sa précieuse cargaison d'expériences scientifiques. Il a ensuite orbité autour de la Terre pendant 30 jours, à une altitude supérieure à celle de la Station spatiale internationale.
"Elles aideront les scientifiques à comprendre comment les phénomènes spatiaux affectent les organismes vivants dans un environnement où le niveau de rayonnement cosmique est environ 30 % plus élevé que dans l'orbite proche de la Terre", a précisé un post de Roscosmos sur Telegram, rapporté par le journal The National. "Ceci est crucial pour la préparation des voyages spatiaux de longue durée."
Après l'atterrissage du vaisseau le 19 septembre, les autorités russes ont reconnu dans un autre post Telegram que dix des 74 souris avaient péri, sans donner de détails sur le sort des mouches et des autres spécimens.
Ce n'est pas la première fois que des animaux sont envoyés en orbite. En juin 1948, les États-Unis avaient envoyé un singe rhésus nommé "Albert I" dans l'espace depuis White Sands, au Nouveau-Mexique. Cet événement a marqué le début d'une longue série d'expériences controversées menées par des scientifiques américains et russes, au cours desquelles des chats, des chiens et d'autres animaux ont trouvé la mort dans l'espace ou lors de leur retour sur Terre.
Les microbes aventuriers de l'espace — aussi résistants que ceux qui vivent dans les environnements les plus hostiles de notre planète — sont sans doute d'une trempe plus solide. C'est une bonne nouvelle pour tous ceux qui espèrent un jour découvrir la vie ailleurs.
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