Un cerveau transformé en verre : l'énigme d'Herculanum
Par Futurism .Publié le
2025/03/05 23:00
Dans une scène d'horreur figée par l'histoire, les villes de Pompéi et d'Herculanum furent englouties sous les cendres du Vésuve en 79 après J.-C. Parmi les vestiges exhumés, une découverte stupéfiante : le cerveau d'un jeune homme de 20 ans, transformé en verre. Un phénomène inédit qui laisse les scientifiques perplexes. Comment une matière organique a-t-elle pu se vitrifier ? Quelles conditions ont permis cette métamorphose ? Ce reportage explore le mystère du cerveau de verre et dévoile de nouvelles perspectives sur la catastrophe du Vésuve et son impact dévastateur.
L'éruption cataclysmique du Vésuve fascine chercheurs et historiens depuis des siècles. Depuis le début du XVIIIe siècle, les ingénieurs n'ont cessé de fouiller les ruines de Pompéi et d'Herculanum, figées dans des monticules de cendres volcaniques. Parmi les découvertes, celle d'un homme d'une vingtaine d'années dont le cerveau semble s'être transformé en verre.
Un fragment de verre a été découvert dans le crâne préservé d'un homme d'Herculanum en 2020, à la suite de recherches estimant que les températures dans les deux villes condamnées avaient dépassé les 900 degrés Fahrenheit à certains moments de la catastrophe.
Ce phénomène a déconcerté les chercheurs, car à cette température, la matière cérébrale aurait dû fondre et se transformer en une substance visqueuse, et non en verre. Sur les quelque 2 000 corps exhumés des ruines du Vésuve, seul le cerveau de cet homme a été conservé de cette manière.
Grâce à un article publié plus tôt cette année dans le New England Journal of Medicine, nous pouvons même voir à quoi ressemble ce cerveau vitrifié.
Ce fragment de verre a suscité un vif débat parmi les archéologues et les scientifiques étudiant l'événement volcanique. Plusieurs hypothèses ont été avancées, dont une suggérant que le cerveau de l'homme avait été cuit lentement comme un osso buco.
Aujourd'hui, une nouvelle analyse menée par une équipe de chercheurs de l'université Roma Tre a révélé "des preuves convaincantes qu'il s'agit de restes de cerveau humain, composés de verre organique formé à haute température, un processus de conservation jamais documenté auparavant pour des tissus humains ou animaux, qu'il s'agisse du cerveau ou de tout autre type de tissu".
L'étude met en lumière le processus qui a permis de conserver le cerveau de l'homme pendant des millénaires, un phénomène qualifié d'extraordinaire par le site Ars Technica.
Les chercheurs supposent que l'homme a été foudroyé par une vague de cendres extrêmement chaudes alors qu'il était allongé sur son lit, ce qui a porté son cerveau à la température nécessaire pour produire du verre en fusion, le fragmentant en morceaux. Bien que la plupart des fragments de cerveau aient été gravement endommagés, certains ont survécu grâce à la position unique du crâne et de la colonne vertébrale de l'homme au moment de sa mort - ce qui explique également pourquoi il est le seul habitant d'Herculanum à avoir "gagné le jackpot du verre".
Alors que l'air revenait à une température ambiante, il s'est refroidi rapidement de plusieurs centaines de degrés, ce qui a entraîné la solidification d'un des fragments de cerveau restants du jeune homme.
À partir de là, ce qui restait de son corps a été enseveli sous des couches de cendres en fusion, de roches et de gaz qui ont traversé Herculanum à des températures inférieures à celles de Pompéi, préservant ainsi le cerveau de verre de cet homme pour que les chercheurs puissent l'étudier des millénaires plus tard.
Cette découverte fascinante a des implications majeures pour divers domaines, de la biologie médico-légale à la volcanologie en passant par l'histoire romaine - et, soyons honnêtes, elle suscite une curiosité morbide, même au regard des horreurs du Vésuve.
Source: Futurism
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