Une première mondiale : l’autopilote fait atterrir un avion de ligne après une dépressurisation accidentelle
Par Frank Landymore .Publié le
2025/12/31 11:16
C’est un tournant historique pour la sécurité aérienne : un système de pilotage automatique a pris les commandes d’un avion pour effectuer un atterrissage d’urgence en autonomie totale.
L’intervention, digne d’un scénario de film, s’est déroulée le 20 décembre dernier au-dessus du Colorado. Alors qu’un Beechcraft Super King Air, un avion bi-turbopropulseur, subissait une perte soudaine de pression en cabine, le système Emergency Autoland de Garmin s’est activé. En quelques minutes, l’intelligence embarquée a pris le contrôle de l’appareil, communiqué avec les contrôleurs aériens et orchestré une approche parfaite sur la piste de l’aéroport Rocky Mountain Metropolitan, près de Denver.
« Il s’agit de la première utilisation du système Autoland, du début à la fin de la procédure, lors d’une urgence réelle », a déclaré Garmin dans un communiqué relayé par CNN.
Un jalon pour la sécurité aéronautique
Si des systèmes d’atterrissage automatique sont couramment utilisés pour pallier une mauvaise visibilité météo, la technologie de Garmin appartient à une nouvelle génération de dispositifs exclusivement dédiés aux situations critiques. Elle est conçue pour prendre le « contrôle total du vol » lorsque le pilote n’est plus en mesure d’assurer la navigation. Sa réussite exemplaire dans des conditions réelles marque une étape majeure dans l'évolution technologique du secteur.
Le récit de l'incident
Selon Chris Townsley, PDG de Buffalo River Aviation (l’exploitant de l’avion), le système s’est déclenché automatiquement dès que l’altitude-cabine a dépassé les seuils de sécurité suite à une dépressurisation rapide. Bien que les pilotes aient immédiatement enfilé leurs masques à oxygène, ils ont pris la décision délibérée de laisser l’automate agir.
Une fois aux commandes, le système a sélectionné lui-même le terrain d’atterrissage le plus approprié en fonction de la distance et de la longueur de piste, avant d’informer le contrôle au sol de ses intentions. « Atterrissage automatique d'urgence, à 19 minutes de la piste 30R à KBJC », a annoncé la voix synthétique à la tour de contrôle.
Une maîtrise technologique sous surveillance humaine
L’avion s’est posé sans encombre vers 14h20, heure locale. Aucun passager n’était à bord. Les images capturées par les services de secours montrent les deux pilotes quittant l’appareil sains et saufs sur le tarmac.
Contrairement aux premières rumeurs, les pilotes n’avaient pas perdu connaissance. La confusion est née d’un message d’alerte automatique du système mentionnant par erreur une « incapacité du pilote ».
« Le système a fonctionné exactement comme prévu, mais les pilotes étaient prêts à reprendre les commandes manuelles au moindre signe de défaillance », a précisé Chris Townsley. « Ils ont fait le choix conscient de préserver tous les outils disponibles pour minimiser les variables imprévisibles dans cette situation d'urgence. »
L'administration fédérale de l'aviation (FAA) a annoncé l'ouverture d'une enquête pour analyser les causes de l'incident technique initial.
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