Les startups de l'IA imposent des horaires de travail qui donnent des sueurs froides
Par Futurism .Publié le
2025/07/28 15:41
Dans la course effrénée pour conquérir le secteur de l'intelligence artificielle, certaines startups ont adopté un emploi du temps connu sous le nom de "996" — un régime de travail draconien qui a émergé pour la première fois en Chine continentale, selon Wired. Il implique que les employés travaillent de 9h à 21h, six jours par semaine, totalisant ainsi 72 heures qui mettent à rude épreuve l'âme.
C'est, de toute évidence, une routine éreintante. Cependant, l'industrie de l'IA l'exige car le domaine est actuellement extrêmement compétitif. Les startups se livrent une bataille acharnée entre elles, contre les entreprises technologiques établies, et face aux sociétés d'IA étrangères, notamment en Chine.
Les startups de l'IA engloutissent des sommes colossales – 104,3 milliards de dollars au cours des six premiers mois de cette année. La course est donc lancée pour transformer ces investissements en profits et en parts de marché. Cette pression pousse un nombre croissant de startups vers le calendrier 996.
"C'est de plus en plus courant", a déclaré Adrian Kinnersley, expert en recrutement, à Wired. "Nous avons plusieurs clients pour qui un prérequis au filtrage des candidats avant un entretien est de savoir s'ils sont prêts à travailler en 996."
Un emploi du temps exigeant n'a rien de nouveau dans la Silicon Valley, qui regorge d'anecdotes sur des stars de la technologie enchaînant les nuits blanches dans des "usines à sueur en velours" comme Microsoft.
"Il existe une sous-culture très forte et grandissante de personnes, surtout de ma génération – la Gen Z – qui ont grandi en écoutant les histoires de Steve Jobs et Bill Gates, des entrepreneurs qui ont dédié leur vie à construire des entreprises qui changent la vie", a confié Will Gao, responsable de la croissance à la startup d'IA Rilla, à Wired.
Mais le problème avec ce programme de travail est qu'il élimine toute prétention d'équilibre entre vie professionnelle et vie privée, pesant lourdement sur le corps et l'esprit des travailleurs.
Ce type d'horaire pourrait également exclure certains secteurs de la population du travail technologique, comme les femmes – qui sont généralement les principales responsables des enfants et des proches adultes – et qui ne représentent déjà que 35 % de la main-d'œuvre STEM aux États-Unis.
Il y a aussi une sombre ironie en jeu : la promesse fondamentale de l'industrie de l'IA est qu'elle offrira une alternative aux emplois épuisants auxquels tant d'entre nous sont maintenant soumis – alors même que les travailleurs chargés de créer cet avenir sont traités comme des bêtes de somme.
Notez ce sujet